Portrait Geneviève Morand

Qui suis-je ?

Une interview de Geneviève Morand par Geneviève Morand en forme d’ouroboros, le serpent qui se mange la queue, symbole du début et de la fin de toute chose.

Merci à Colette de me donner l’opportunité d’y répondre. Cette question n’est-elle pas celle d’une vie ? Voici mes réponses en espérant entrer en résonance avec vous, cher/es membres fidèles de Convergences.

D’où viens-je ? Valaisanne, je porte inscrit au fronton de mes noms de famille, Morand du côté paternel et Germanier du côté maternel, les traces du temps long, de l’histoire des invasions des Maures et des Germains. Une lignée d’ancêtres au patronyme de Morand a occupé la charge de Président de la ville de Martigny pendant près de 300 ans. Notre blason se confond avec celui de notre ville : le lion d’or couronné, debout sur ses pattes arrière. Ce même lion se retrouve aux portes de ma maison genevoise. Symbole éternel, chaque génération doit s’en réapproprier la signification.

Qui suis-je ? Mon prénom est aujourd’hui porteur de sens. Cela n’a pas toujours été le cas. Pendant plus de 30 ans, j’ai porté un autre nom. Lorsqu’une personne s’adressait à moi en usant de mon prénom véritable, je l’imaginais s’adressant à une inconnue, hors de mon champ de vision. Un jour, la question de la raison d’être de ce nom de baptême s’est faite impérative. Je me suis mise en quête. D’abord le G, lettre sacrée : un point entouré d’un cercle, le pictogramme le plus répertorié dans les grottes paléolithiques du monde entier. Puis le cercle spiralé, la spirale d’or, la galaxie qui relie l’infiniment petit à l’infiniment grand. Ensuite le nom lui-même :  Geneviève. J’ai cherché, sans trouver. La sainte patronne de Paris ne m’inspirait pas outre mesure et Guenièvre me laissait songeuse. Jusqu’à ce que je tombe sur une information surprenante. Quelle est la dot de la reine Guenièvre au roi Arthur ? Ni des terres, ni des écus. Devinez-vous ? Négociée par Merlin et son père Léodagan, Guenièvre apporte à Arthur rien de moins que la Table ronde elle-même. Cette table autour de laquelle les chevaliers partagent leur quête, en toute transparence et vulnérabilité, en toute humilité et humanité.

Que fais-je ? A mon tour, j’accomplis cette geste ancestrale, à mon échelle, soit celle du territoire romand. Je l’appelle l’entraide entre pairs et lui ai consacré un livre « L’Art de l’entraide » pour s’accomplir personnellement et professionnellement, paru en 2013.

Toutes mes activités aujourd’hui incarnent cette posture. J’invite des dirigeants et managers à rejoindre des Cercles de rezonance pour y partager leurs expériences et parcours sur la voie de l’excellence managériale. Parallèlement, j’accompagne des personnes intéressées à faciliter ce type bien particulier d’échanges en intelligence collective et à créer de nouveaux Cercles d’entraide. Pas plus de dix personnes par Cercle, pour 8 réunions annuelles. Enfin, en tant que spécialiste en intelligence relationnelle, je copilote 3 réseaux, soit, du plus confidentiel au plus international :

– Les Cercles de rezonance qui réunissent en moins de 3 ans déjà 50 dirigeants et managers, 4 facilitateurs et une vingtaine d’experts
www.cerclesrezonacne.ch

– La communauté rezonance de 50’000 membres, créée il y a plus de 20 ans www.rezonance.ch

Le réseau de réseaux issu du 1er Sommet International de l’Entraide que j’ai eu le privilège d’organiser à Genève en février dernier. Il représente plus d’un million d’emplois en francophonie. Et comme Gauthier Chapelle, co-auteur avec Pablo Servigne de « L’entraide, l’autre loi de la jungle », nous l’a rappelé lors de ce Sommet : « L’entraide n’est jamais autant précieuse qu’en cas de crise ».
https://www.rezonance.ch/innovation/succes-eclatant-du-1er-sommet-international-de-lentraide-a-geneve-du-5-au-7-fevrier-2020/

Last but not least, j’enseigne le Management collaboratif et la Facilitation de l’intelligence collective aux étudiants en 4ème année de Bachelor en économie d’entreprise à la HEG Fribourg. L’objectif de les faire progresser sur le plan professionnel et personnel est plus qu’atteint. Que du bonheur ! J’enseigne aussi en entreprise des modules comme « Manager agile », « Equipe agile » et « Facilitateur agile » dans le but de bâtir et concrétiser une culture managériale apprenante et dynamique, en résonance avec les lois du vivant. www.rezolab.org

Où allons-nous ?

Après une première carrière dans la télévision et le cinéma, j’ai créé le réseau social rezonance.ch en 1998, 7 ans avant Facebook et 5 ans avant LinkedIn.
Avec pour but d’anticiper et d’accompagner la révolution numérique en donnant la parole aux pionniers. 450 conférences, 4’000 intervenants et 150’000 participants plus tard, l’heure n’est plus à observer le changement qui va arriver demain ou après-demain, nous vivons la mutation « en live » ! Et la pandémie en est la charnière importante. Quelle chance de vivre cette période historique ! Les événements de ces 5 prochaines années vont secouer. D’où la nécessité d’être préparé et calme face aux secousses à venir ! Je vois deux forces à l’œuvre. D’une part la mutation sociale issue de la digitalisation. D’autre part, une redistribution des cartes géopolitiques. Avec Internet et la 5 G, le niveau mondial d’information a franchi un cap. Si l’on regarde le temps long de l’évolution de l’humanité, on voit que celle-ci avance par paliers provoqués par des changements conséquents au niveau des ressources énergétiques ou des moyens de communication. Bienvenue dans la nouvelle ère où l’information elle-même devient source d’énergie. C’est Michel Cartier prospectiviste québécois qui en parle le mieux dans son manifeste accessible en ligne sur le 21ème siècle. Lecture conseillée. Depuis de nombreuses années, il prophétise que 2020 est l’année de rupture. Qui dit changement de cette ampleur dit aussi modification des centres de décisions. Dans un monde qui passe du big data aux Meta données ou Données globales, on peut affirmer sans trop se tromper que, dans l’avenir, qui détiendra l’information détiendra le pouvoir.

Qu’est-ce que cela signifie pour nos entreprises et nos managers ? Nous sommes entrés dans la partie immergée de l’iceberg, dans une économie intangible à l’encodage binaire. Nous quittons le haut de l’iceberg visible, que nous avons arpenté le temps des trente glorieuses qui ont été celles du faire, du tangible par excellence, puis des 20 années suivantes qui ont été celles du faire-savoir où le marketing était roi. Pendant cette période, maîtriser les savoirs et savoir-faire permettait une navigation confortable. Or nous changeons de langage. Adieu l’industrie et le commerce tel que connu. Aujourd’hui, nous plongeons dans la partie invisible de l’iceberg où les réponses ne sont pas absolues mais relatives au contexte. Nous sommes invités à explorer et vivre le savoir-être et le savoir agir ensemble. Et ceci au plus profond de nous-mêmes et de nos organisations, dans le but d’inventer le futur.

Réenchanter les âmes ! Il est juste à espérer que dans un monde de concentration des datas et du pouvoir, on se souvienne de la beauté insondable de l’âme humaine et de l’âme du monde. Ce qui fonctionne pour moi ? C’est en cultivant mon jardin et mes relations, et en pratiquant la marche consciente et méditative que je nourris au mieux mon âme et celle du monde. Mes études en Droit, mon Master in Public Administration, ma spécialisation en Marketing sont d’une aide toute relative sur ce chemin d’apprentis-sage en pay-sage romand.

Il était une fois ! Permettez-moi de vous raconter une histoire : « Une vieille légende raconte qu’il y eut un temps où tous les hommes étaient des dieux. Mais ils abusèrent tellement de leur divinité, que le maître des dieux, décida de leur ôter le pouvoir divin et de le cacher à un endroit où il serait impossible de le retrouver. Le grand problème fut donc de lui trouver une cachette. Lorsque les dieux mineurs furent convoqués à un conseil pour résoudre ce problème, ils proposèrent ceci : « Enterrons la divinité de l’homme dans la terre. » Mais le maître des dieux répondit : « Non, cela ne suffit pas, car l’homme creusera et la trouvera. » Alors les dieux répliquèrent : « Dans ce cas, jetons la divinité de l’homme dans le plus profond des océans. » Mais le maître des dieux répondit à nouveau : « Non, car tôt ou tard, l’homme explorera les profondeurs de tous les océans et il est certain qu’un jour, il la trouvera et la remontera à la surface. » Alors les dieux mineurs conclurent : Nous ne savons pas où la cacher car il ne semple pas exister sur terre ou dans la mer d’endroit que l’homme ne puisse atteindre un jour. » Alors Dieu dit : « Voici ce que nous ferons de la divinité de l’homme ; nous la cacherons au plus profond de lui-même, car c’est le seul endroit où il ne pensera jamais à chercher. » Depuis ce temps-là, conclut la légende, l’homme a fait le tour de la terre, il a exploré, escaladé, plongé, à la recherche de quelque chose qui se trouve en Lui. »

Vernissage ! Je vous invite à une visite virtuelle de ma maison/atelier de peintre. Découvrez des tableaux à la palette et aux couleurs infinies, des portraits de personnalités genevoises, le triptyque de « La rédemption du peintre », son autoportrait, et bien plus encore. Et pourquoi pas une visite réelle après le 8 juin ?  www.cristobal.li

En résonance,

Geneviève Morand de Genève, avril 2020
gmorand@rezonance.ch

 

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