Interview ou libre parole

Mon ami Daniel Bernard a dû être frustré le jour ou nous avons reçu Jean-Louis Debré…Une question, une seule, je l’ai même oubliée …mais pas la réponse …vous savez-bien que l’on n’écoute jamais les journalistes et que l’on dit ce que l’on a envie de dire

Jean-Louis Debré  a quitté le podium il circule dans la salle, micro en main, il est devenu l’animateur de la soirée. Je suis ravie car on voit le plaisir qu’il éprouve à captiver son public. Pas de note, son livre est un prétexte, il parle de l’assemblée nationale d’hier et d’aujourd’hui, de son père, du Général de Gaulle, bref, nous est offerte  une visite guidée de notre histoire. Nous nous retrouvons un peu hors du temps, nous savourons.

C’est peut-être le privilège des hommes politiques qui, plus que d’autres ont cultivé l’art de convaincre !

Magie encore quand la complicité s’établie entre notre hôte et le journaliste qui s’éloigne de la trame de ses questions ou qu’il obtient la confidence que l’invité n’était pas prêt à livrer. Nous aimons ces moments sincères, nous devenons, l’espace d’un instant, l’auditoire privilégié de notre invité.

J’aime ces orateurs dont l’enthousiasme est intact, les intarissables qui sollicitent les questions pour apporter d’autres précisions.

Car il y a aussi les aimables tricheurs, ceux dont le discours est parfait, parfaitement lissé. Tels des acteurs, ils connaissent d’avance les réactions à ce texte tant de fois interprété. Ils viennent faire de la promotion selon l’expression consacrée ! Mais le public n’est pas dupe, rien ne vaut la sincérité et l’enthousiasme de ceux qui nourrissent d’autres projets et éprouvent du plaisir à nous offrir le temps d’une soirée l’illusion que nous sommes intimes.